mardi 13 décembre 2011

Coyhaique - accident de vélo avant Cochrane


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De Coyhaique, nous nous dirigeons maintenant sur Cochrane, dans un paysage superbe, tant les cours d'eau et les lacs de cette région de Patagonie si peu peuplée sont magnifiques.

Hélas 4 jours plus tard, soit le 17 décembre, c'est l'accident de vélo: je roulais sans doute bien assez vite dans une descente non goudronnée, et je me suis étalé. Ursula, qui me suivait à peu de distance, me découvre ensanglanté et inconscient. Elle organise rapidement un transport jusqu'à l'hôpital de Cochrane. Mais ils ne peuvent rien faire, et organisent immédiatement un transport par avion médicalisé jusqu'à l'hôpital de Coyhaique: j'ai l’œil droite tuméfié et pratiquement pas de conscience après le choc qu'a subi mon crâne. Heureusement que je portais le casque (qui s'est méchamment fissuré), sinon je serais sans doute décédé sur place.

A Coyhaique, une commotion cérébrale est diagnostiquée, et mon œil droite pourrait peut-être récupérer dans les mois qui viennent si le nerf oculo-moteur qui a été endommagé décide de repousser. De retour le 4 janvier 2012 en Suisse, d'abord au CHUV, puis à 'hôpital Nestlé, c'est surtout mes problèmes de mémoire qui vont être traités.

Ursula a été une épouse parfaite dans ces moments bien difficiles pour elle surtout, puisque j'étais pratiquement inconscient. Quant à moi, ma mémoire revient petit à petit, mais je dois faire beaucoup d'efforts pour redécouvrir tout ce que je maîtrisais sans problème avant: tenue d'agendas pour ne pas oublier mes rendez-vous, et les événements importants, redécouverte de la maîtrise des ordinateurs, en notant là aussi le maximum de choses pour les re-graver dans ma mémoire, et si elle défaille, retrouver comment faire telle ou telle chose. Heureusement que cela ne m'arrive qu'après ma retraite, j'aurais beaucoup de peine à m'imaginer dans une activité professionnelle, même après les 7 semaines d'hospitalisation que je viens de faire, du 17 décembre 2011 au 3 février 2012.

Mais dans l'ensemble tout va bien: mon œil gauche fonctionne bien, ma mémoire s'améliore et ma forme physique reste bonne. Cela pourrait être pire!

samedi 10 décembre 2011

Carretera Austral: 1ère partie, de Futaleufú à Coyhaique


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Entre Futaleufú et la Carretera Austral, nous rencontrons Mario, un Allemand qui connaît très bien la région et nous donne pleins de bons tuyaux pour la suite de notre voyage, ainsi que sa carte de la Carretera Austral. Il fait une heureuse, Ursula, qui peut enfin visualiser notre parcours à venir!

Cette partie du Chili est montagneuse et très peu peuplée, c’est un peu comme la Suisse mais sans ses habitants ! On campe "sauvage" avec un grand plaisir dans cette nature presque pas touchée par l’homme. Partout une grande quantité de bois mort en train de pourrir sur place. La neige n’est qu’à quelques centaines de mètres plus haut que nous, et pourtant nous ne sommes qu’à 100-200 m d’altitude, et à une latitude équivalente à celle de Monaco: les deux hémisphères ne sont pas symétriques du point de vue du climat ! Un soir on a campé au milieu de vaches très curieuses, j'ai dû faire un rodéo sur mon vélo pour les éloigner. Et pour ne pas risquer de se faire ennuyer la nuit, on s'était construit une barricade avec des branches mortes trouvées aux alentours: efficace, mais il fallait faire attention de ne pas s'encoubler en se relevant la nuit!

On vient de faire 11 jours non-stop pour profiter du temps tout-à-fait atypique pour la Patagonie, grand beau et juste une petite brise

Il y a vraiment beaucoup de cyclo-voyageurs sur la Carretera Austral:
  • À la Junta, quelqu’un frappe à la porte de noter chambre: c’est Raoul que nous avions rencontré à Villarrica
  • Au camping du Lago Las Torres, nous nous retrouvons à 7 cyclistes, 1 Français, 1 Espagnol, 2 Allemandes et 3 Suisses: on a gagné!
  • On a même rencontré deux Allemands retraités, mais qui voyagent sans tente et sont donc limités dans le choix de leur parcours: le matériel de camping est par exemple indispensable pour aller plus au Sud que Coyhaique.
Au sommet d’un col, rencontre très sympathique avec deux frères Zürichois qui voyagent avec un bus camping très bien aménagé. Ils nous invitent pour un deuxième petit-déjeuner que nous ne refusons pas, on est toujours affamé à vélo. Ils nous font aussi découvrir le maté qu’ils connaissent bien puisque leur mère est Argentine, et qu’ils ont la double nationalité. Un autre jour nous ne croisons pas moins de 5 camping-cars immatriculés en Suisse, dont un vraiment gigantesque. On se sent bien plus écologique, malgré nos voyages en avion!

Vers Puerto Aysen, on a fait un détour de 20 km pour trouver un hôtel, bien nous en a pris car il a bien plu durant la nuit. Mais la pluie s'est vengée en nous arrosant copieusement à la pause de midi aujourd'hui. On est resté zen, on avait trop faim.

En arrivant à l’hôtel de Coyhaique, l’hôtelier appelle tout de suite Ursula par son prénom: il avait été prévenu de notre arrivée par Mario, rencontré sept jours plus tôt! C’est aussi un couple de cyclistes allemands tombés amoureux de la région qui ont ouvert cet hôtel. Nous y faisons une pause de deux jours, Coyhaique est la plus grande ville de la Carretera Austral avec deux immenses hypermarchés et des bancomats qui deviennent rares en Patagonie chilienne. On refait donc le plein avant d’aborder la deuxième partie de cette Carretera Austral jusqu’à Villa O’Higgins, d’où un passage aventureux vers l’Argentine va nous amener juste devant le Fitz Roy.

samedi 3 décembre 2011

Région des lacs, côté Argentine


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Nous sommes tout de même restés un jour à Bariloche (la pluie de cendres de la veille ayant rapidement cessé) pour découvrir les magnifiques paysages environnants. Pour cette journée de repos, nous faisons le petit circuit qui fait tout de même 50 km, en passant par la Colonia Suiza, quelques restaurants et boutiques moins huppés qu’on l’imaginait, qui évoquent plus Derborence que Gstaad ou St-Moritz.

Moins de 20 km au Sud de Bariloche, la région n’a plus du tout été touchée par les cendres, et la brume de cendres en suspension disparaît complètement. Grosse étape (123 km) pour atteindre El Bolsón, mais les paysages sont superbes : on est juste à la bonne saison pour la floraison, et bien avant la horde des touristes. Nous avons rencontré 3 cyclo-voyageurs ce jour-là, dont un qui vient d’Ushaïa. Il nous parle des vents terribles qui l’ont même empêché de pousser son vélo : on mange notre pain blanc !

A El Bolsón, nous revoyons Elsa et Ollivier, qui ont résolu leurs problèmes de Rohloff en posant un dérailleur à la place de celui qu’ils ont renvoyé en Allemagne pour remplacement ! Ils ont sans doute trop de puissance à eux deux pour réussir à casser cette mécanique pourtant réputée robuste. Nous allons faire une petite ballade vers la Cabeza del Indio, et nous sommes impressionnés de les voir grimper allègrement une côte pentue avec leur nouveau dérailleur 8 vitesses, mais simple plateau. Ce soir c’est eux qui nous invitent pour un succulent gratin dauphinois !

Le lendemain, un cycliste nous croise sans s’arrêter, puis revient vers nous : c’est Julien, un Lausannois qui a reconnu le sigle du magasin qui nous a vendus nos vélos, et qui du coup se dit qu’il vaut quand même la peine de venir faire une causette bien sympathique avec ses concitoyens !

A Cholila on nous autorise à camper sur le terrain municipal bien plus joli que les deux campings privés, si moches qu’on aurait de toute façon préféré faire du camping sauvage.

On traverse ensuite le parc national Los Alerces (les mélèzes), sauvage et peu fréquenté à cette saison, grâce sans doute au fait que la route qui le traverse est encore en grande partie non goudronnée. Les forêts et les prairies y sont d’un vert, et les lacs d’un bleu profonds, le tout dominé par des montagnes encore enneigées. On y croise un hôtel-bus allemand qui ne ralentit pas et nous empoussière copieusement, peut-être pour se venger de ces clients perdus ? Encore une nuit dans un camping pas encore ouvert officiellement, au bord du rio Arrayanas : quel calme !

Notre troisième traversée des Andes se fait pratiquement sans dénivelée, à 300 m d’altitude environ : on suit un défilé qui se faufile entre les montagnes. Nous n’avons pas le droit d’importer des produits laitiers, fruits, légumes et viandes au Chili. Avant la frontière on finit donc nos fruits secs, et le lait condensé qu’on ne va tout de même pas laisser aux douaniers ! A peine avons-nous passé la douane qu’une pluie de bienvenue nous arrose.

Dans un jour ou deux nous arriverons sur la fameuse Carretera Austral, une route qu’a fait construire Pinochet pour relier la Patagonie Chilienne au reste du Chili. Nous devrions la suivre jusqu’à Villa O’Higgins, avant de retraverser sur l’Argentine devant le Fitz Roy.